« El ven » série de dessins sur feuille d’arche 65×50 pastel / mine de plomb
exposition au Musée Rigaud à Perpignan 1994
Pourquoi le vent ?
Mon langage de formes s’origine dans le « Paradis perdu de mon enfance ». Fils unique et souvent seul dans la campagne, près de Perpignan , sur le territoire des « Aspres », territoire particulièrement venté, j’ai le souvenir diffus de mon ressenti.
Le vent anime l’immobilité du champ du sensible, il le traverse et me traverse créant ainsi une sorte de lien transversal entre cet espacement perceptif et moi même. Il me traverse mais je résiste, « je ne vais pas où le vent me mène » et je décide alors de fixer mon cap et de « tirer des bords » si nécessaire pour y parvenir. C’est là, que commencent à se construire les fondements d’une philosophie singulière de la vie, je n’en avais pas conscience alors mais aujourd’hui, j’ai dans l’idée qu’il existe une analogie processuelle entre mon rapport au vent d’autrefois et mon rapport actuel à la mouvance culturelle et artistique dans son principe. Je résiste aux présupposés enjeux de la peinture d’aujourd’hui.