espace d’art la Maladrerie Aubervilliers

espace d’art la Maladrerie Aubervilliers

Les « corps lapidaires » 1986

encore une suite de sculptures, imageant des corps sortant de terre , encore enfouis à mi-ventre. Moulage et sculpture , résine polyester stratifiée et végétaux.

Une suite moins complexe que les crosses ou les bâtons insignes antérieurs, avec un socle théorique en retrait. Un travail qui semblait ne pas porter ma démarche, un travail qui se serait affranchi de cette complexité théorique, qui m’apparaissait à l’époque comme une nécessite. conséquence probable de l’enseignement reçu , je sentais comme un manque d’identité à ne pas maitriser la gravitations des sens autour de l’œuvre … Toutefois, ces sculptures portaient en elle-même, dans la constitution de leur image, l’implication de l’espace coextensif, elles étaient destinées à la contextualisation. Je sentais, sans l’avoir conscientisée,  la force de la « sémiogenèse » contextuelle.

Affranchis de mon intentionnalité,  ces corps lapidaires initiaient à l’époque une question qui aujourd’hui est  au cœur de mes préoccupations, la sculpture, comme l’art en général ne peut être assujettie à un contenu de pensée convoqué en amont et dans le territoire du langage, elle ne peut être qu’un acte d’une liberté acquise contre soi-même. Le jeux spontané de l’installation, qui ajoute à la constitution de l’œuvre elle même des signes exogènes, liés au contexte même de l’installation, déplace le sens de façon radicale et positionne quasiment hors jeux le sujet actant l’œuvre au profit d’un hasard transversal du lieu et de l’instant, du regard de l’autre et de l’œuvre émancipée.

 

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