Taller 13

Taller 13

 

« illisible »

Dans l’histoire de l’art, l’écriture et la peinture ont souvent été mêlées. elles ont souvent revêtu un caractère hermétique .
Le peintre Joseph Mauréso, qui installe ses peintures de la suite « illisible » à la galerie 13
participe de cette tradition marginale mais de façon singulière :
Quand il peint, Il parle et ce qu’il dit, il l’écrit sur sa peinture dans une écriture brouillée, qu’il demeure incapable de déchiffrer lui-même.
Les paroles s’envolent et ne durent que le temps de leur secrète énonciation .
Elles sont la trace graphique d’un rapport intime au monde, qui s’affiche en frontalité dans le rapport social comme motif de la peinture, sans pour autant se dévoiler.
Pour ce peintre, la peinture comme l’écriture ne se donnent pas à comprendre, seulement à investir par chacune et chacun à l’aune de sa propre histoire.

La mixité, l’échange, la transversalité, la porosité, le métissage , autant de valeurs fonctionnelles pour ce peintre profondément attaché à son territoire Nord Catalan qui ne pouvait que s’inscrire en résonance dans la galerie d’André Rober.

« actions performatives »

« actions performatives »

1

Oui pour la transversalité des pratiques

peinture, sculpture, poésie, musique,  danse et pratiques réflexives…

Dérives de raison – YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=Gcwf2QBSoBE
22 avr. 2014 – Ajouté par Raphael Maureso

Vidéo de présentation de Dérives de Raison, dans la chapelle de la Funeraria, au Campo Santo de Perpignan …

Dérives de Raison: Six artistes en quête de liberté – YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=5ayMOPa0bqY
12 mars 2015 – Ajouté par patgrigri

Dérives de Raison: Six artistes en quête de liberté un film de Patrick Noël A propos du projet collectif et du …

Château de Crouseilles

Château de Crouseilles

exposition au château de Crouseilles

Exposition partagée avec le sculpteur Pierre Martin.
Un carrefour de rencontres passionnantes
:
-Denis Degache: directeur des caves de Crouseilles, a partagé sa conscience et son sentiment éclairé du territoire au travers de la création de ses vins de Madiran et de Pacherenc .
-Jean-Marc Luce : sculpteur / plasticien et commissaire des expositions de Crouseilles invente avec Denis Degache une nouvelle esthétique de l’image des vins du territoire, à la fois profondément liée à l ‘authentique, au terroir, à la tradition et à la fois traversée par le souffle de la modernité…-Pierre Martin, sculpteur et plasticien , construit son langage plastique dans la conjonction des vides et des pleins avec une puissante cohérence…

-Michel Charmasson, un personnage rencontré sur FB, dont la lumière culturelle et artistique plane du bassin d’Arcachon au Grand Maghreb, a partagé avec nous la pertinence de ses fines analyses de la manifestation…

-Puis Le cadeau d’une action performative de trois membres du collectif Dérives de Raison :
Evelyne Maureso / Paola Maureso / Joëlle Réthoré :
Poésie/ musique/ chant /danse et texte réflexif…

Un moment poétique et philosophique, puis drôle et chaleureux et qui ouvre sur une qualité de vie exceptionnelle

Cloître d’Elne

Cloître d’Elne

Joseph Maureso invite sur sa peinture deux sculpteurs
son père Roger Maureso et son fils Raphaël Maureso

intrication des mémoires
Joseph Maureso invite sur sa peinture deux sculpteurs son père Roger Maureso son fils Raphaël Maureso
La commune d’Elne a confié au plasticien Joseph Maureso le cloître de la Cathédrale, un des monuments les plus emblématique de notre territoire, pour toute la période de l’été 2016. Joseph Maureso propose une exposition singulière, trois artistes liés par une généalogie directe et dont les œuvres sont non seulement contextualisées dans le cloître mais articulées entre elles , d’une part liées par la permanence d’une culture familiale mutuelle et son langage et d’autre part libres d’exprimer leurs singularités respectives, chacune témoin distancié de sa génération. -1983, La ville d’Elne rendait un hommage à Roger Maureso , mort le 6 juin 1981 elle inaugure un nu en bronze qui figure devant la mairie . Aujourd’hui Roger Maureso , qui fut le directeur de l’école des Beaux Arts de Perpignan, un école alors en plein essor, a laissé des traces profondes non seulement pour sa filiation mais aussi pour la vie artistique du territoire. -1983, Raphaël Maureso venait de naître, aujourd’hui, il nous offre un travail de sculpture dans lequel on retrouve certes une résonance de l’œuvre de son grand-père mais engagée dans la construction d’une identité originale, unique et puissante. Joseph Maureso et son fils Raphaël nous proposent une poétique d’espace où la mesure du temps de la famille sur trois générations s ‘enchâsse dans le voyage immobile du temps d’un cloître médiéval.
Intrication des mémoires au cloître, accueillera en juin, juillet,août,septembre un spectacle original du collectif « dérives de raison » , poésie musique et danse mais aussi paroles réflexives pour entraîner ses spectateurs dans les arcanes de la transversalité des pratiques de la création.

Cloître d’Arles-sur-Tech

Cloître d’Arles-sur-Tech

Un petit texte à l’attention de celles et ceux qui se demandent
qui est Joseph Maureso ?

Je suis l’auteur de ces peintures.

(Peu importe qui je suis, et peu importe le territoire identitaire singulier dont ces peintures sont la trace…
Peu importe si une infime partie de ces peintures témoigne d’une part d’intentionalité, d’une attitude, d’une démarche, d’une participation à je ne sais quels enjeux exclusifs et excluants de la peinture d’aujourd’hui…
Peu importe de savoir si je bénéficie ou non de je ne sais quelle reconnaissance sociale, si j’ai exposé dans je ne sais quelle galerie, musée, instance culturelle proche de l’institution ou du marché de l’art et faisant autorité…
Peu importe qui je suis, car la rencontre, si toutefois elle se fait, c’est avec ma peinture et non avec moi.

Ma peinture est la construction d’agencements de morceaux « d’espace/temps » dont les connections n’ont pas été prédéterminées.
Pour moi, peindre c’est créer des conditions subjectives qui vont produire des potentialités de connections possibles.
Ma peinture vous regarde, et c’est de vous dont il est question quand vous regardez ma peinture.
Toute tentative d’évitement de la peinture est tentative d’évitement de soi.
Peu importe son auteur, sa matière, sa technique, son histoire, sa reconnaissance, le travail ou la valeur marchande…
En regardant ma peinture c’est de vous dont il s’agit, pas de moi.

Si une interface fertile apparaît de la rencontre entre vous et ma peinture, sujet regardant ma peinture, alors profitez de cette aubaine, car toute information sur sa destination sociale ou la mienne gâcherait le moment…

Rencontrer une peinture est un moment rare durant lequel le rapport intime au monde résonne en dehors de l’égo).

Merci de m’avoir lu,
merci d’avoir regardé ma peinture
vous lui donnez du sens.

Joseph Maureso

Musée de Cerdagne

Musée de Cerdagne

« d’une gravure l’autre »
Musée de Cerdagne

Cal Mateu

L’altérité au centre de l’être

Dernier acte dans la chronologique des processus intriqués d’existence et de création.
Un acte qui contient les 5 autres et met l’accent sur la question : l’altérité au centre de l’être.

Il y a là comme une boucle, un enroulement comme ceux qui régissent les topologies analytiques de mes œuvres peintes, dans la formulation même, on retrouve l’acte 1, la gravité au centre de l’être et on ne peut s’empêcher de mettre en perspective la gravité et l’altérité, se partageant un même sanctuaire ultime de l’être.
il semblerait que ces règles fondamentales autour desquelles nos vies se raccrochent ne seraient rien sans ce vide constitutif qui les séparent, et les retroussent parfois ….
il faut accepter de procéder sur cette contradiction de structure car c’est précisément elle qui nous permet à la fois une distanciation, une mise en perspective de notre socle théorique face à la contextualité changeante du réel et à la fois une immersion simultanée.

il faut accepter que notre identité soit habitée par de la discontinuité, qu’elle puisse s’écarter de la trajectoire que nous avions anticipé pour elle, dès lors qu’elle continue de résonner avec le socle permanent et continu qui nous fonde.

A Cal Mateu, nous ne sommes plus dans un monument emblématique dédié à un Dieu ….
nous sommes dans un espace dédié à l’homme, à sa subsistance, un outil pour vivre.
D’ailleurs le Docteur en Archéologie Pierre Campmajo, à l’origine de la mise en lumière de cette ferme cerdane , voulait la donner à voir, à ressentir dans son activité originelle.
Il s’agissait alors de découvrir une ferme cerdane sinon en représentation mais en présentation, c’est à dire en activité.
Il y avait , comble de la médiation, un dénie de médiation à vouloir laisser le visiteur seul, face à ce morceau de réel.

Cette Ferme cerdane, bien que classée Monument Historique, est l’intruse dans la collection des édifices religieux choisis, elle retrousse par sa présence une lecture amorcée en 4 actes de l’ensemble du projet …
Elle déplace le sacré des Cieux vers le ciel, de Cerdagne…
Elle sera investie par notre collectif avec la même envie, le même engagement, la même intentionnalité, et seule son inscription sociale sera une erreur dans la logique du projet et ouvrira une brèche réflexive.
L’altérité sera pour le coup au centre de la réflexion portée sur le projet.

..

 

 

 

 

 

 

 

Musée Etienne Terrus

Musée Etienne Terrus

Exposition au musée Étienne Terrus à Elne en 2015  :

Une mise en espace ou plutôt en « mural » très convenue, le profil du musée en question oblige,  et en même temps cet accrochage ouvre sur une expérience nouvelle pour moi, et banale en soi. La contextualisation modélisée  ne présentant pas d’intérêt, la peinture se recroqueville sur son fonctionnement endogène. Enfin se recroqueville, c’est une façon de parler… j’induis l’idée qu’elle se prive de la « sémiogénèse » d’une contextualisation en résonance, mais toutefois  elle a pour elle de pouvoir toujours résonner au contact du regard de l’autre. Peut être mieux encore puisque lâchée, livrée à elle même et sans lien de sens avec son « papa » ( moi en l’occurrence…)

J’ai le  sentiment d’abandonner une œuvre sans médiation, c’est à dire d’accepter qu’elle puisse, sans moi pour créer les conditions de sa mise en regard, susciter, provoquer, inciter, intriguer etc..

Pourtant la force du rituel, ici l’accrochage convenu, est une règle de la vie sociale au travers de laquelle j’aime envoyer des signaux, des signaux pour celle ou celui en capacité de les percevoir, de les interpréter, ou mieux encore de les investir…ou mieux encore d’échanger…

Fort Lagarde à Prats de Mollo

Fort Lagarde à Prats de Mollo

« Intrications » été  2015

est une installation des sculptures de liège du plasticien Claude Massé et de mes grandes peintures dans les salles non réhabilitées du Fort Lagarde de Prats de Mollo en Vallespir.Une installation contextualisée dans le fort avec un jeu de résonances entre l’œuvre de Claude et la mienne. Ici contre toute attente, l’œuvre de Claude et la mienne, développées dans des registres de forme radicalement différents, voire opposés, hormis un registre de couleurs naturelles , lièges , schistes, granits, enduits de chaux , sables….ouvrent le regard sur poétique d’espace nouvelle, entre fond et figure, et un va et vient dialectique s’instaure qui scrute les arcanes d’un récit improbable de ces personnages grandeur nature et de mes abstractions devenues plus paysagées que jamais…

Une interface étirée entre deux rapports à la pratique aux antipodes, qui induit l’idée que la raison n’a rien à voir dans la force expressive d’une œuvre, que la relation entre l’œuvre et le sujet actant l’œuvre est caduque puisque  Ici le sujet en question est non seulement bicéphale mais encore pourvu de 4 mains indépendantes deux par deux.

 

A cent mètres du Centre du Monde

A cent mètres du Centre du Monde

Bonjour,

il est attendu d’un peintre qu’il s’exprime en plus par des mots…

comme si les mots pouvaient fournir des clés pour permettre à tous d’accéder

à un je ne sais quoi de la peinture,

qui ne serait pas de l’ordre de l’évidence.

Une sorte de notice technique susceptible de faire comprendre là précisément où rien n’est à comprendre sinon à investir, à occuper, à inventer…

La peinture ne peut être assujettie à un contenu de pensée,

elle est expérience d’un échappement de soi,

et en tant que telle, procède comme analyseur viral

pour chacun, qui la voit, la regarde

et la pense…

La peinture ne transmet rien,

au mieux, elle construit des conditions subjectives nécessaires

et non suffisantes pour l’autre,

pour des agencements et des constructions, dans l’ordre du désir…

je vous propose donc de descendre

au centre de votre gravité,

pour vous vivre comme l’origine même de cette peinture là…

au fond,

vous y trouverez un ensemble de règles,

d’exigences et de méthodes

qui sont les vôtres…

Vont-elles résonner avec la forme de ma peinture ?

vos percepts vont-ils faire ressurgir des souvenirs enfouis ?

Des sensations, des images, des idées…?

Va-t-il y avoir une coalescence des unités de cette gravitation de formes et d’idées ?

Du sens va-t-il naître spontanément sous vos yeux,

venu de l’intrication des deux poétiques d’espace, la vôtre et la mienne…?

L’interface sera-t-elle fertile ? existera-t-elle ?

existe-t-elle seulement ?

peut-être,

mais peut-être pas…

Je ne peux parler de ma peinture

que d’une façon générique,

c’est la rançon de la distanciation nécessaire pour le faire…

Ce court texte ne peut servir qu’à vous renseigner

sur mon « certain rapport « à ma peinture …

En vous parlant d’elle je l’invente, encore une fois,

autre évidemment,

comme je vous invite à le faire à votre tour,

car si la peinture existe, c’est sans doute dans cette marge de l’intime

et certainement pas dans son inscription sociale…

Joseph Maureso